2024 POSTPARTUM COLLECTION: EMBRACING ITS UNCHARTED REALMS
POSTPARTUM COLLECTIONMoi, plongée dans la métamorphose de la chair à l’esprit, des émotions aux capacités cognitives depuis tomber enceinte, je me suis laisée emporter par le mystère de cette maternité inédite. Expropiée de mon corps qui est désormais au service de la vie, ainsi que de mon temps qui est aussitôt dédié à une vie amoureuse, le silence de la peinture s’exacerbe dans ces minutes, pourtant rares, pour déployer mon moi ; ce lieu qui n’a ni temps ni espace, où tout est et rien ne périt. | |||||||||||||||||
Contrairement à ce que j'aurais pu croire, malgré tous les limitations que ma nouvelle vie m'apporte, la peinture a commencé à se manifester d'une manière renouvelée ; une imagination projective qui guide mes coups de pinceau comme jamais auparavant et une coordination des valeurs qui établit ce qu'est la peinture pour moi aujourd’hui :
- L'immersion dans le sens qui se dévoile pendant le processus et qui se poursuit même des années après sa production. - Participation au jeu de la communication dans lequel je suis tous les rôles et en même temps aucun d'entre eux. - Le courage de me soumettre en chair et en os à l'idée, sans garantie de ce que ce voyage m'apportera. - Le défi d'atteindre le poème de la couleur, en maîtriser la tension entre le contrôle du savoir-faire et la fraîcheur de faire confiance à l'inattendu. | |||||||||||||||||
N01. La vie à travers moi Postpartum Collection 2023-24 María Verónica Arís Zlatar Huile sur carton entoilé en lin, 30x40cm Peu à peu, les parcours de la vie privée et picturale se sont mis en parallèle : La vie à travers moi, qui, d'une part, nourrie à la créature, d'autre part, déploie une nouvelle sensibilité picturale. D'une part, le lait et le corps, d'autre part, la couleur et le tableu. La couleur est la vraie vie qui court à travers du tableau ; métaphore directe de l'espace, la texture, température et atmosphère. Elle est le point médian du travail representatif ; là-bas elle est la chair, l'air, l'éloignement, et même mon aveuglement, ici, vraiment tout près dans mon pinceau, elle est la chair de soi-même, la présence concrète de sa matière. L'insinuation représentative de la couleur permet également au spectateur de voyager à travers l'œuvre, d'entrer et de sortir de l'âme du personnage. Mystère du langage visuel, qui reste toujours insondable. La visibilité du geste pictural nous invite alors à ce mi-chemin de ce qui donne vie à la scène, et soutient sa vérité. | |||||||||||||||||
N03. Mon corps ne m’appartient plus Postpartum Collection 2023-24 María Verónica Arís Zlatar + Emma’s intervention Huile sur carton entoilé en lin, 30x40cm La chair comme paysage : Une vallée de dunes cachée dans la chaleur de ses plis. Le corps se retire discrètement pour se reconnaître et se réapproprier. Tout a changé. Et son retrait des projecteurs le rend plus beau. Le corps est désormais pour autre chose que le regard des autres. À la fin, il donne à la créature la permission d'intervenir : de le coproduire et de se l'approprier aussi. Le corps devient lui-même une profonde générosité. Il est donation. | |||||||||||||||||
N04. La fraicheur du nouveau départ Postpartum Collection 2023-24 María Verónica Arís Zlatar Huile sur carton entoilé en lin, 30x40cm Le matin, ce mystère entre joie et fatigue, entre espoir et passé, entre fraîcheur et poussière. "(…) à chaque naissance quelque chose d'uniquement neuf arrive au monde", dit Hannah Arendt. Et chaque matin, le défi de l'aube qui annonce les recoins de la journée. La puissance du moulin à café qui nous fait tourner la main autour de lui, surtout quand la nuit a empêché Morphée de faire son boulot, mettre en œuvre la noblesse de son bois qui s'occupe de nos tâches de façon stoïque. Chaque matin on retourne au même ; même joie et fatigue, même espoir et passé, même fraicheur et poussière, presque comme le retour éternel selon Friedrich Nietzsche, mais cette fois-ci le même prendre la place de l'objectif de vie que dépasse notre force. Il faut arriver au même. Il faut y arriver. On y va! Encore une fois! | |||||||||||||||||
N06. Quelle chance la vie Postpartum Collection 2023-24 María Verónica Arís Zlatar Huile sur carton entoilé en lin, 30x40cm "Habituez-vous à penser que la mort est rien pour nous", disait Lucrèce.
"Elle nous invite à la résolution précurseur de nos actes", et par conséquence à une profonde conscience morale selon Martin Heidegger. Et l'histoire de l'art ne cesse de souligner la vanité cachée dans les tâches quotidiennes auxquelles nous consacrons toute notre vie. Mais embrasser ma fin, au contraire, me conduit à embrasser aussi ma naissance. Magiquement, cette méditation sur ma finitude a rempli de douceur toute ma dimension humaine, chaque pas, chaque étape, chaque va-et-vient, qu'il s'agisse d'une rencontre ou mésaventure. C'est tellement d'amour et beauté, qu'il ne faut pas paniquer. Quelle chance j’ai d'être ici et maintenant ! Quelle chance d'avoir le privilège de faire et de défaire tant de choses. Quel cadeau que la liberté. | |||||||||||||||||
N05. Le cosmos du centre de la terre Postpartum Collection 2023-24 María Verónica Arís Zlatar Huile sur carton entoilé en lin, 30x40cm "Ce qui est en bas, est comme ce qui est en haut ; et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas (…). ” Deuxième principe des enseignements d'“Hermès Trismégiste"(*), qui s'appelle “La correspondance”. Et comment le contredire ? si tout fait partie de la même danse céleste. Nous ne sommes pas autres que le ciel. Nous ne sommes pas dépourvus d'esprit. La musique du cosmos chante avec celle sous nos pieds. Ainsi, la pierre se reconnaît en résonance avec ce qui lui semble impossible dans sa vie quotidienne. Ce n'est pas de l'arrogance. C'est le doux destin de sa manifestation : de se connaître soi-même.
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